BASA

- 19 1 - siéger, sur le tribuaa l du mandement d 'Avise, un magistrat vendu, -- c'est-à-dire le fil s illégitime d'u n seigneur mé".me de l'endroit, - et cela, non pas seulement pendant les quelques mois que dura le procès , mais pendant près de vingt-cinq ans. N'était-ce pas aussi étrange et injuste de · faire peser uniquement s ur de pauvres fave liers toutes les corvées et les d épenses d' un pont dont devaient surtout profiter les nobles personnages de l'endroit, qui étaient toujours en ·route et qui ne voulurent pas sortir un liard pour ce travail. Enfin, n'était-ce pas une véritable barbarie, de la part de ces hauts et puissants seigneurs, de traiter si d urement des sujets plongés en ce moment-là dans la plµ s profonde détresse? Lorsque le procès commença , en juill et 1595, le ciel était d'airain , depuis déjà huit mois entiers ; car , dès le mois de novem.bre précédent, il n'était plus tombé une goutte de pluie ni un flocon de neige (1). Il y avait donc clans le peuple une mi sère noire et une consternation sans pareille. Ma is les maîtres d 'Avise ne voyaient pas plus cela qu'ils ne voyaient l'état de délabre– ment de leur chapelle seigne uriall~ , privée d' ornements et (1) Cette terrible sécheresse, la plus longue, sans nul· doute, qui ai t j amais désolé notre pays tout entier , persista encore jusqu'au mois d'avril de l'an 1596, et eut une durée totale de dix sept mois. Au fléau, se joignit encore la terreur qu'inspirait la peste sévissant dans le Vallais. C'est alors que l'évêque d'Aoste, Mgr Ferreri, sentant le besoin d'une inter vention divine, suggéra à ses diocésains, après en avoir parlé d'abord dans le Conseil des T rois E tats, un g rand pèlerinage à faire au Sanctuaire de Vi co, près de Mondov i. ll se mit à la tète de 3 ooo Valdotains, qui p artirent le 22 avril et firent à 0 pied un voyage de 2 38 kilomètres. La peste. éparg na la Vallée, et ils r evinrent à Aoste avec une pluie abondante qui combla tous les vœ ux.