BASA
sion de son grand oncle maternel pût passer aux mains de Catherine sans soulever les plus graves questions. Il ne pouvait non plus se figurer que l'on pût contenir de telles questions clans les li– mites d'un conflit de droits seigneuriaux entre lui , c. à cl., entre Catherine et les branches col– latérales des Challant. Certes, en pareil cas, il n'aurait su douter du bon succès de sa cause, car ce n'est point par simple flatterie du formu– laire notarial de leur temps que les Sarriod fi – gurent dans tous les actes publics avec les at– tributs de seigneurs nobles el puissants; ils étaient bien tels de fait. El pu;i-sque de ce temps-là les différends de telle nature étaient presque tou- dame était en jeu, prit lui-même le commandement de la petite troupe qui devait sortir de Verrès pour accourir au secours de Châtillon. Même s'il n'y avait pas les autres témoignages que nou s allons voir bientôt, ce trait de dé– vouement que scellera la mort, suffirait tout seul, ce me semble, pour acquitter ce brave du grief qu'on lui fit d'a– voir agi en toute occasion, par pure ambition et simple égoïsme, sans /'aire cas ni de Catherine ni de ses filles. Mé– prisant le péril, comme d'habitude, confiant dans sa pro– pre vaillance, dans la bravoure des siens et dans la bonne étoile qui protège le plus souvent les téméraires, Pierre sortit de Verrès. Le chemin n'était ni court ni aisé, et il fallait franchir une double ligne d'assiégeants. A mi-chemin, il rencontre un détachement de troupes ennemies. Le com– bat est inévitable, d'ailleurs ce n'est pas Sarriod qui cher– cherait à l'éviter. La bataille fut âpre et sanglante, dit la chronique, et Pierre y tomba mort à la tête de ses mon, tagnards qui l'aimaient beaucoup à cause de sa fierté, de sa franchise et de son courage, trois qualités très appré– ciées alors comme aujourd'hui auprès de cette noble po– pulation.
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