BASA

= 171 CO'> Provence, souhaite la bienvenue au nouvea u seî– gn eur, Charles d 'Anjou ; il gagne l 'estime et la confiance de celui dont il d evien dra le con seiller et au service duquel on l e verra gu erroyer jus– qu'à ce qu'il r e ntre avec lui en Itali e a u moment de l' expédit ion de Sicil e. Mais ces palinodies, ces accommodem ents ne doivent p as nous surpren– dre outre mesure; e n outre, ils n 'e ffacent point le fait de la présence assez prolon gée du poèt e de Goito à la cour du Comte de Proven ce. Pour– quoi notre Béa trix n e serait-ell e d on c pas l a da– me ou , du moin s, l'une des d am es que Sordello y a chantées? Ce n 'est p ~1s le ca s de r eprendre ici la dis– cussion sur l'iden ti té de la femme à qui s'adres– se nt les vers de Sordello, ni d 'entrer dans les détails de la j alousi e q ue pouvait avoi r s uscit ée l'adoration pa ssionnée de Blacas, déjà vieux, pour la douce madon e, dont il « est aimé », qu ' il «aime sincèr ement » et auprès de bquelle il res– tera faire sa pénitence, entre l a m er et l a Du– r ance, au li eu d e s'en all er avec !'Empereur guer– royer en Palestin e. Pénit en ce bie n facile, da ns un site en chan te ur, au près de l a dame de sa pensée ! Peut-être, la vertueuse Béa trix , qui avait influé sur la d ét erminati on d e Frédéric à entre– prendre u ne croisade en Terre Sainte, toléra-t-elle sa présence, et ne trouva-t-elle dans l'üge a\·ancé d e son poète qu ' une excu se suffisante de n 'y avoir point lui-même parti ci pé. On ne sa urait expliquer autrement pourquoi cette pieuse princesse a urait pu agréer pa r eille défaillance causée par un amour terrestre , d ans le service d 'un idéal bien Académie - 12

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=