BASA
w:> XXXVII ::.oo contré, sur le train de Turin à Suse, un jeune prêtre de ce Diocèse qui causait volontiers; chemin faisant, ayant amené la conversation sur le nouvel élu, je lui en deman– dais son impression. Il me répondit sans hésitation: Mgr Calabrese est un homme supérieur qui émerge dans son Diocèse et qui tranche et se détache entièrement, par son caractère et son intelligence du clergé de Suse. Je n'ai pas tardé à m'en apercevoir et tous ceux qui l'ont connu ont constaté avec moi que Mgr était un homme à part, qu'il y avait dans sa nature, si richement dotée, une complexité et variété telles de facultés qui, tout en s'har– monisant entr'elles trahissaient la présence et le concours de divers artisans. Je présume, en effet, pour autant qu'il m'a été permis d'analyser sa genèse, qu'il a hérité de son père M. le Doct. Vincent, Calabrese de nom et de fait, toute la vitalité du méridional, vitalité ardente qui se manifestait dans son aspect fier et sévère qui en imposait, dans son regard vif et pénétrant, dans sa lucidité et perspicacité d'esprit et dans la facilité de conception. De sa mère Caroline Genoude, native de Suse, mais française d'origine, comme son nom l'indique, il avait reçu cette cordialité franche et courtoise, cette politesse exquise, cette jovialité, je dirais enfantine, qui donnait tant de grâce à sa conversation et cet esprit gaulois qui perçait dans toutes ses conversations et dans ses réparties fines et amu– santes, parfois même vertes et sanglantes, si les circons– tances l'exigaient. Ajoutez à ces dons de la nature l'édu· cation qu'il a r eçue, l'influence du milieu, sa vaste cultu– ture, sa position sociale et vous aurez son portrait. • • • Né à Fournaux (Modane) en 1867, Mgr Calabrese reçut sa première éducation et formation intellectuelle en France où il apprit les premiers éléments de la langue français e, idiome qu'il culliva ensuite avec beaucoup de soin. Son pè re qui exerçait les fonction s de capitaine médecin, en Savoie, étant mort, il fut amené auprès des parents de sa mère à Suse. La Providence qui veillait sur lui, d'une ma– nière toute particulière, lui ménagea alors un mentor in-
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