BASA

aux pieds de l'écriteau en l'honneur de votre et notre An· seime: «il lutta contre les grands de la terre avec une ardeur indomptable pour le droit, la justice et la liberté>. Le père Semeria, un ami commun au comte Pinchia et à moi et à notre confrère don Cavallo, à qui je dois la suggestion de tous mes nécrologes et les « discrimina re· rum > qui s'ensuivent, affirme dans ses Souvenirs d'orateur que Mgr Bonomelli avait prédit avec certitude presque de mathématicien, Je jour de l'an 1914, la conflagration qui éclata au mois d'aoùt de cette même année. Je pourrais ajouter des pièces à l'appui de son assertion, parce que le grand évêque de Crémone me confia ù voix et par écrit cette certitude. Mais le comte Pinchia dès 191 l avait vu venir de loin l'orage et il en indiqua avec une surprenante netteté les noirs contours et les alentours que sa portée aurait frappés de sa grèle. Il proclame en pleine Chambre que l'occupation de la Tripolitaine aurait soulevé les puissances et impuis· sances balkaniques contre la Turquie et que là gisait le casus belli pour toute l'Europe. Tout naturellement, en 1913 son collège préféra à ce voyant un franc-maçon quelconque, brave homme d':ülleurs dans sa vie privée, ù qui le sort joua le tour d'en faire l'un des 76 qui votèrent contre la participation ù la guerre en 1\115. J'ai eu l'honneur, et avec moi l'ont partagé tous les catholiques canavesans, noire Evêque en tête, d'avoir dé· posé en 1913, et c'était la première fois que j'exerçais mon droit d'électeur, mon modeste suffrage sur le nom de d'E· milio Pinchia, qui avait été l'ami de mon père et voulut bien continuer d'être Je mien pendant plus de 25 ans. En 1915, âgé de 67 ans, le brave seigneur, le cœur meurtri ù l'avance des deuils qu'il avait entrevus ne crut pas ni de pouvoir ni de devoir s'habiller en Cassandre inu· tile. Il mit au service de son Roi et de son pays ses forces baissées, son âge avancé et revêtit, comme un cilice de pé– nitence, celte printanière uniforme du soldat alpin: ces sol– dats alpi!1s que la Vallée d'Aoste connait, ù cc qu'il paraît, un petit peu, parce que, comme le proclame le monument Académie· V