BASA

vie , il quitta, à l'insu de ses parents et de ses amis , sa maison paternelle et son pays natal et pa1iit pour la France et alla résolument frapper à la porte de la Grande Chartreuse, avec la pensée ferme et arrêtée de s'enfouir à jamais clans l'enceinte de cet austère et antique monastère. Mais il avait trop présumé de ses forces. Au bout de quelque temps il comprit que sa santé faible et délicate ne lui permettait pas de poursuivre son pieux dessein. Sur le conseil de ses supérieurs, il se rendit à Sénanque, chez les Cisterciens de !'Immaculée Conception, où il fut cordiale– ment accueilli . Le Rév.d Père Jean, digne et saint religieux, plus tard Abbé de Fontfroide, près de Narbonne, où il mourut en odeur de sainteté, était alors maitre des novices clans ce monastère. Celui-ci ne tarda pas à découvrir et à appré– cier les qualités intellectuelles et morales du jeune novice, qui, docile à sa sainte direction, prit dès lors la forme défmitive du parfait religieux. Voilà pourquoi quand le Rév. Père Jean alla reprendre, le 23 avril 1863, la direc– tion du monastère de Fontfroide, dont il était resté le Prieur, il voulut amener avec lui ce fils privilégié de son cceur, qui fut plus tard son meilleur auxiliaire. Le 21 juin 1868, le jeune profès émit ses vceux perpé– tuels et le 22 mai 1869, il fut ordonné prêtre dans l'église cathédrale de Carcassonne par Mgr. de la Bouillerie. Ses aptitudes étaient telles qu'on lui confia tour à tour les emplois les plus importants de la Communauté. Nous le voyons, en effet, remplir successivement les fonctions de sacristain, d'hôtelier et d'infirmier. Pendant qu'il occu– pait cette dernière · charge, il eut le bonheur d'assister amoureusement et de fermer les yeux à un Saint Archevê– que, confesseur de la foi et exilé de son Diocèse. C'était Monseigneur Antoine Claret, ex Archevêque de Santiago