BASA

Il fallait ou se soumettre aux lois 1mques cle l'État ou prendre le chemin ·de l' exil. Que sont devenus nos Cister– ciens en face d'une pareille alternative ? Vont-ils renoncer à leurs traditions séculaires et se mettre à la merci d'une poignées d'hommes vicieux et pervers ? Non , le Père Xavier n 'était pas homme à sacrifier les droits de Dieu et de la religion au pouvoir arbitraire d ' un gouvernement athée et sectaire, il était trop pénétré de la grandeur de sa vocation pour s'abaisser à mendier de pareilles faveurs à l'État. D 'autres, cependant, a uraient préféré à un dur et inexo– rable exil , obtenir du gouvernement, moyennant un accom– modement, un modus vivendi peu digne et peu rassurant . Ne voulant pas se heurter contre un courant qui avait de forts et nombreux partisans, ni s'exposer à une fausse démarche, le P ère Xavier se rendit à Rome, afin de con– naître exactement la pensée du Pape à cet égard. Que s'est-il passé entre notre modeste religieux et le grand Pape Léon XIII ? On l'ignore ! On sait toutefois combien ce Pape aimait la France, les efforts qu'il avait fait pour ramener à l'unité cette nation si divisée , et ob– tenir le ralliement des pa1iis politiques à la forme répu – blicaine qui prédominait en France. Va-t-il maintenant , pour apaiser ces esprits turbulents et haineux qui la diri– gent, soumettre tous les religieux à leur joug ? Léon XIII aimait trop son Église pour sacrifier ainsi sa liberté et assujettir les meilleurs de ses enfants à un si triste escla– vage ! La volonté du Pape était donc qu'il fallait partir pour l'exil ! Soumis et dociles à la voix de leurs supérieurs, ces bons religieux quittèrent, a vec le cœur serré, leur pieuse retraite de Fontfroide, qui aYait été pour eux un asile de paix et de bonheur et, sous la direction du Père Xavier

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