BASA

qui avait peut-être le cœur plus brisé que tout autre, ils partirent pour l'Espagne. Qui peut imaginer les soucis, les embarras, les sollicitudes qu'a dû éprouver le Rév.me Abbé pour se procurer un logis convenable à l'étranger et y transporter toute une communauté, dans un moment où toutes les autorités civiles lui étaient hostiles ! Rien de cela n'a pu cependant ni l'émouvoir, ni ébranler son cou– rage, persuadé qu'il était de poursuivre un dessein de la Divine Providence. Arrivés en Espagne, nos exilés se fixent à Tarréga, dans le Diocèse de Lerida, où le Rév. P. Xavier fit construire un monastère en l'honneur de N. D. du Suffrage, pour laquelle il avait toujours eu une grande dévotion. Quel– qu'un a reproché au Père Xavier cette décision, qui a occasionné la perte momentanée, au moins, du monastère de Fontfroide. Mais le bo'n Père avait pour lui, et cela lui suffisait, l'approbation de Sa Sainteté le Pape Léon XIII. Ce Pape répondit en effet à l' Abbé Général qui lui annonçait le départ de ses religieux pour l' exil : « Ils ont bien fait. n * * * c< La vie du Rév.me P. Xavier, en Espagne, fut - nous dit le Rév.me P. François d'Assise - cc qu'elle avait été en France. Ses exhortations et ses exemples nous aidèrent à supporter religieusement les privations sans nombre qui furent notre partage, pendant la durée de notre exil. Alors plus que jamais, nous pûmes constater son union avec le bon Maître, auprès duquel il puisait sa force et qui était son refuge dans les adversités. >> Ces beaux sentiments transpirèrent d'une manière spontanée et évi– dente à travers les lignes de la lettre suivante, qu'il adressa en 1910 à son ami et compatriote l 'Archidiacre Aimé Lucat. 3

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