BASA

- 40 - traverse les allées des jardins de l'Abbaye jusqu'au champ du repos. Le clergé et les moines chantent des psaumes : ce ne sont pas seulement des psaumes de pénitence qui expriment la tristesse et les deuils, mais des psaumes de jubilation. Et nous avons chanté : Ecce dies quam. fecit Dominus : Voici le jour que le Seigneur a fait ; ce n 'est pas un jour de deuil ; ce n 'est pas la mort, c'est la nais– sance au ciel d'un grand moine : exultemus et lœtemur in ea : soyons dans la joie, réjouissons- nous !... Que nous sommes loin de ces regrets, de ces larmes, de ces sanglots du monde ! Dom Marie Xavier venait de terminer sa vie de prière, de travail, de sacrifice, cl' exil, pour se reposer dans les célestes parvis. Lœtemur : réjouissons-nous ! Ré– jouissons-nous de l'entrée au ciel d ' une grande âme. * * * Quand on a sutv1 ce bon et saint religieux à travers les péripéties par lesquelles il a passé, et observé les traits caractéristiques de sa vie , on se demande s' il n 'a pas été un fervent disciple de St-Anselme ou du moins un de ses fidèles imitateurs, car il en reproduit parfaitment les traits. Si nous rapprochons, en effet, ces deux belles figures de Valdôtains, nous trouvons entr'elles non seulement quelques pâles ressemblances, mais de nombreuses et frap– pantes analogies. Remontez en effet au début de leur car– rière, et vous les voyez tous les deux quitter leur pays à la fleur de leur âge ; une main providentielle les con– duit chacun d 'eux vers la France ; séduits par les aus– térités de la vie monastique, ils vont frapper, le premier à la porte du célèbre monastère du J3ec, le second à celui de Sénanque ; tous les deux embrassent et s'astreignent à 1' observance stricte de la règle de St-Benoît ; St-Anselme ~st formé à, la vie religieuse par le célèbre Lanfranc,