BASA

55 des motifs d'économie, avait dû quitter le pays d'origine, où il ne possédait qu ' un très maigre patrimoine. Il est venu s'établir à Aoste, tout en conservant la propriété des biens patrimoniaux, et loua une maison au Pont de Pierre. Il fut pendant trente ans au service de la Collégiale de St-Ours, comme second sacristain. Ayant épousé une femme de St-Rhemy, Jeanne Françoise Avo– yer, il eut de ce mariage cinq fils qui fréquentèrent le Collège cl' Aoste : deux moururent à la fin de leur cours d'étude, et les trois .autres devinrent prêtres. Pierre Philibert, ordonné prêtre en 1779, a été pendant 40 ans chapelain de la Collégiale ; Pierre François, prêtre en 1799, profès au couvent de Verrès, prieur-curé de Fénis, a été ensuite, pendant 20 ans, prévôt de Verrès ; enfin, le 3me, François Joseph, curé de Gignod, pendant 26 ans. Avant d'entreprendre cette courte biographie qui a pour but de ne pas laisser complètement disparaître sous le boisseau une belle figure du clergé valdôtain du dix– huitième siècle, il est doux de signaler le spectacle de dé– vouement, de savoir-faire, de luttes et de travail donné par le père de notre héros, qui, avec les pauvres ressour– ces de sa modeste profession, trouve le moyen de donner à ses cinq fils une culture exceptionnelle, car tous seraient venus prêtres, si une mort prématurée n'avait pas abrégé l'existence des deux étudiants, moissonnés au bout de leur cours d'étude . Ce fait presque unique , au moins , plus unique que rare, nous révèle combien le goût de l'étude était en hon– neur, de ce temps-là, et avec quel héroïsme chrétien l'on cultivait dans les familles les vocations religieuses.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=