BASA

- 59 - d) Enfin, savant et homme de lettres, la fermeture de tous les établissements de bienfaisance et d'études de la Vallée, avec la dispersion des membres du clergé séculier et régulier, qui étaient de véritables luminaires, a été pour son cœur une épreuve angoissante. Ces contradictions nous précisent, comme en un ta– bleau vivant, toute la vie politique et religieuse de cette époque, où le peuple valdôtain et surtout le clergé, ont tant souffert. Essayons de revoir en détails comment ces diverses vicissitudes furent pour l'arch. Frutaz l'occasion de lut– tes et de quelles profondes amertumes elles ont été la cause. 1) Son entrée à Gignod en qualité de vicaire-économe .en 1792, coïncide précisément avec la première mvas1on française, pendant la Révolution. Depuis cette date, jusqu'à la restauration en 1814, la Vallée cl' Aoste ne connaît plus guère la trève des armes et ne cesse de lutter soit pour conserver son indépendance, soit pour la retrouver. Cette lutte, si longue et si inégale, l ui procure l'oc– casion d'écrire des pages d'un incomparable héroïsme. Fidèle à son roi .et à ses traditions religieùses, le peu– ple valdôtain, par s~s sacrifices et son dévouement, révèle aux yeux du monde toute la mesure de son patriotisme , et cette page de son histoire nous laisse voir, comme dans nn relief de superbe sculpture, les combats du Traverset et du Col du Mont, avec le rayonnement de gloire qui se dégage des noms devenus légendaires des capitaines Darbelley et Chamonin. L'abbé Fenoil, dans son livre (( La Terreur sur les Alpes >> en parlant de !'archiprêtre Frutaz, dit qu'il était un ardent royaliste. Or les évènements politiques et mi-

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