BASA

- 60 --· litaires qui se succèdent pendant une vingtaine d'années, et qu e lui-même a eu soin de relater dans un manuscrit qui est allé malh eureusement perdu , accentuent avec un ry thme angoissant, la déchéance de la royauté, dans le petit royaume du Piémont. C'est avec un sentiment de profonde amertume qu'il constate comment la propagande républicaine d'outre– mont ne trouve pas toujours chez tous les valdôtains un terrain réfractaire et que, sous l'infatuation de l'arbre de la liberté, quelques défections sur le terrain politique et religieux s'effectuent malheureusement. En effet, en 1794, l'on apprend i Turin l'existence d ' un complot attentoire à la vie du roi, dont les cons– pirateurs, parmi lesquels deux valdôtains, étaient en cor– respondance avec le Ministère de la république fran çaise à Gênes. Plus tard, en 1797, de nouvelles manifestations en fa– veur de la France, se répètent, et parmi les meneurs qui proposaient un plébiscite pour demander l'annexion à la république, il y avait le général Guillaume Cerise. Épuisé par une lutte inégale, à bout de forces, le 9 décembre 1798, le roi Charles Emmanuel IV renonce dé– fmitivement au trône, et l'arbre de la liberté , devenu le symbole d'un nouveau patriotisme imposé a u valdôtain , s'étale sur les places publiques, comme un défi à une tra– dition millénaire de foi. L e 15 janvier 1799, les adhérents à la république or– ganisent sur la place de St-François une démonstration aussi stupide que déloyale, en faisant promener , au son de la fanfare, un ba udet chargé des portraits du roi et de la reine, avec d'autres enseignes de noblesse, puis le tout fut jeté sur un bûcher allumé.

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