BASA
Déjà pendant la révolution française en 1794 et 1795, Monsieur Frutaz avait accueilli , dans son presbytère, plu– sieurs prêtres q ni étaient venu s chercher un abri contre la persécution ; parmi ceux-ci, il faut mentionner les deux frères Jacques et François Picollet, du diocèse d' An– necy ; l'abbé François était encore vicaire à Gignod en 1}'94, et l'abbé Jacques est l'auteur du « Miroir des âmes!! et de « La Vie des Saints )J . En 1795, deux illustres prélats français franchissent courageusement nos Alpes : ce sont Mgr Leclerc de J ui– gné, archevêque de Paris, et François de Boveto, évêque de Clermont. Après avoir quitté la Vallée d'Hérens, ils traversent le glacier et le col Colon et vinrent aboutir au hameau de La Léchère, sur Bionaz, les pieds et les mains ensanglantés. Mgr Leclerc de Juigné, au bout de quelques jours, abandonna le modeste abri de Bionaz, et vint loger quel– que temps à la cure de Gignod, auprès de l'archiprêtre Frutaz. Ces deux belles âmes ont dû sans doute se com– prendre, f!t la large hospitalité du clergé valdôtain, en cette circonstance où tant des épreuves lui venaient de la part de la France, est bien la plus noble expression de la charité chrétienne qui ne connaît pas de vengeance et survole par dessus les limites des peuples et des fronti ères. 4) Élève du Père Ubertin, M. Frutaz en avait hérité le goût de l'étude et aussi la culture. Ses écrits, dont mal– heureusement quelques uns sont restés inédits, témoignent de sa compétence en matière de Théologie, d'histoire, et de sa facilité à manier la langue latine. Son tempérament de studieux, le porta it à apprécier les nombreux établissements de culture et d'éducation de notre Ville, qui pendant les siècles avaient été des foyers de savoir et de vertu pour la jeunesse valdôtaine. 5
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