BASA
- b7 - - ordonnance du cardinal Caprara, légat de Paris, supprime le diocèse, qui est uni à celui d'Ivrée. Maintenant la révolution française a achevé son œuvre : elle a réalisé son programme, en hommage à la liberté, égalité et fraternité ! L' œuvre de plusieurs siècles est inexo– rablement détruite, et les contemporains qui ont assisté, sans moyens de défense, à ce vandalisme étranger, ont dû se rappeler," les larmes aux yeux, le vers du poète : sunt lacrjmre rerum. Devant tant de malheurs, Monsieur Frutaz, brisé et angoissé, ne se contente pas de verser des larmes inutiles. Il redouble son zèle et multiplie ses forces. Monsieur l'abbé Jean-Grat Duc, curé de Roisan, connu plus tard sous le nom de grand Duc, avait réuni dans sa pauvre et modeste cure un certain nombre. de séminaris– tes, dispersés ensuite de la fermeture du Séminaire. Dans cette sorte de succursale improvisée où s'étaient réfugiées les espérances futures du diocèse, se donnaient rendez-vous, plusieurs fois par semaine, !'archiprêtre Fru– taz et le curé de Valpelline, M. Aguettaz, celui-là pour en– seigner la théologie dogmatique, et celui-ci la morale, à ces jeunes lévites. Ce dévouement de la part d'un curé, qui avait à sa charge tant d'autres travaux et d'autres soucis, n'a-t-il pas quelque chose d'apostolique? 5) Une autre contradiction de M. Frutaz, qui fut une des plus douloureuses, c'est d'avoir été obligé bien sou– vent de donner l'apparence d'une adhésion à des évène– ments militaires et politiques que les circonstances lui im– posaient par force. Certes, il ne pouvait pas être un enthousiaste de Na– poléon, au moins de sa politique et de son régime. Le pas– sage des troupes du premier Consul, sur les routes de sa · paroisse, avait creusé un sillon profond de misère morale
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