BASA
- bt\ - · et matérielle. Sans même l'atténuante des transitions pai– sibles, tout à coup, par la violence d' une politique arbi– traire, la physionomie morale de notre Vallée se méta– morphose en des manifestations qui défigurent tout son passé, avec ses formes ancestrales de foi, de simplicité et d 'attachement à la dynastie. L'auteur principal de tous ces maux a été Napoléon. Monsieur Frutaz, si attaché à la Maison royale du Pié– mont, victime et témoin de tant d'injustices de la part des nouveaux maîtres, devait à tout instant prendre part à des manifestations publiques, ayant pour but d'honorer cet usurpateur arbitraire, ainsi que les principaux évène– ments de sa politique qui étaient un défi à la Maison de Savoie. Mis en demeure de choisir entre la fierté de son carac– tère et l'obéissance à ses supérieurs qui avaient des obli– gations de convenance, il était obligé d'accepter le calice de l'humiliation. Les ordres de la part de l'autorité civile, donnant des dispositions pour fêter les succès de l'armée française, lui étaient communiqués avec ce titre : « au citoyen Frutaz )) , et l'empereur était le plus souvent désigné sous le quali– ficatif de grand et bien-aimé César. En qualité de vicaire forain, il devait communiquer aux autres prêtres de la Vallée du St-Bernard toutes les lettres et circulaires, en prenant soin de l' exacte exécution des ordres. Moins sans doute par conviction que par imposition et fatale convenance, les évêques traitaient Napoléon, dans leurs circulaires, comme un sauveur, et à tout instant l' ordre était donné de chanter des « Te Denm >> et messes solennelles à son honneur.
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