BASA

-71 - En date 10 septembre 1812, Napoléon adresse directe– ment aux évêques la lettre suivante : « Le passage du Nie– men, de la Beresina ,du Baristhène, les combats de .Mohi– low, la bataille de la Moscova sont autant de motifs pour adresser des actions de grâce a u Dieu des armées. Notre intention est donc qu'à la réception de la présente, vous vous concertiez avec qui de droit. Réunissez mon peuple clans les églises pour chanter des prières, conformément à l 'usage et aux H.ègles de l'Eglise en pareille circonstance. De notre quartier général, ro septembre 1812 >> . Si, d'une voix tremblante et angoissée, M. Frutaz avait dû , pendant tant d' a nnées, donner lecture de ces circulaires à son peuple, en s'efforçant de cacher ses sen– timents intimes, l'on comprend avec quel débordement de joie et quel enthousiasme ü publia du haut de la chaire, la lettre pastorale de Mgr Grimaldi , en date 14 juin 1814 : << S' en est fait, le colosse est abattu et le faible triomphe, le char du vainqueur est renversé et mis en éclat, tandis que la fragile nacelle du pêcheur se sauve miraculeusement et échappe aux horreurs du naufrage, dont la menaçaient l'erreur et l'impiété. J e vous répète les paroles d'Isaïe : « Annoncez les paroles de joie ; qu'un chacun les entende; qu'elles retentissent jusqu' aux extré– mités de la terre... Dieu vient de délivrer son peuple. Oui, je le vois renversé enfin ce mur de division qui nous sé– parait, hélas, de notre bien-aimé Souverain, et avec lui, sa famille royale, Victor Emmanuel ! Oh ! à ce nom , qui ne pourrait ne pas apercevoir et admirer le père le plus tendre, le plus noble des rois, le souverain le plus bien– faisant ! ». Cette fois , en entonnant le « Te Deum >> de r econnais– sance, Monsieur }'archiprêtre n' a certes pas subi un senti– ment de contrainte, mais les larmes ont suavement mouillé ses yeux .

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