BASA

- 73 - A l'offertoire de la grande messe, les badochers, enru– bannés comme pour une manifestation carnavalesque, en– traient à l'église, à la suite d'un ménétrier jouant des airs de danse et allaient se camper au chœur. Ensuite, avait lieu la consigne des flambeaux avec un cérémonial tout autre qu'édifiant. A la fin de la messe, la procession badochaire se re– formait pour sortir de l'église, et les danses commençaient sur la place publique, ayant toute la masse des fidèles pour spectateurs. Ces danses duraient ensuite pendant trois jours et trois nuits. Dès la première année de sa nomination à la paroisse de Gignod, M. Frutaz fit comprendre l'inconvenance de cet abus, d'autant plus déplorable que le pays était en guerre et la misère sévissait partout. Mais il eut la douleur de voir les conseillers de la Commune prendre parti pour la jeunesse, par un recours à l'évêque cl' Aoste. Syndic et conseillers ne se fatiguèrent pas de renouveler leurs requêtes contre l'intolérance du curé, au moins quatre fois, en 1794, 1796, 1797, 18or. Voici quelques passages tirés du recours 1797 : (( Monseigneur, s'humilient profondément Pantaléon Con– tesson et J. Joseph Barmasse, tous deux de Gignod, pro– posés pour l'offrande accoutumée faite en l'église du dit lieu à la minuit de Noël, et Jean Léonard Junet et J. Jo– seph Grange du dit lieu, garçons proposés pour l'offrande du jour de St-Hilaire, visant que M. Frutaz, curé mo– derne du dit lieu, se montre toujours plus opposé à leurs vœux et à ceux de toute la paroisse, et prévoyant qu'il pourrait, grandeur, vous en imposer, les sus proposés re– courants osent vous avancer comme faits notoires et vé– ridiques que les garçons et mariés, qui par émulation pour

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=