BASA

- 77 - que la liberté des passions augmentait. La révolution, par ses furies contre la religion, avait moissonné un grand nombre de prêtres ; les mépris que l'on s'efforçait de faire à leur caractère et à leurs fonctions faisaient insensible– ment diminuer dans l' esprit des jeunes gens l'idée de leur nécessité, au point qu'on pouvait s'en passer, selon leurs préjugés. La longue vacance du siège épiscopal, le défaut de moyens de produire aux études, le libertinage audacieux de la jeunesse, l'insouciance des parents et la diminution de foi, avaient tellement obscurci et affaibli l'idée de la nécessité du sacerdoce, qu'on craignait même la satire, si on en parlait. Cependant, la mort exerçait son empire im– partial, et l'on était obligé de voir la plupart mourir sans le secours de la religion, ou sans l'assistance au moins de quelques chrétiens charitables, sans consolations, sans pré– paration et sans réflexion ... Ayant suggéré d'établir et de former une société q ni pût ,avec le secours d'un livre à la portée de chacun, aider les mourants, et ne pouvant y réussir à cause de la capti– vité du pape et de la décadence de la religion, dans ces années de délire, j'ai redoublé mes soins et mes instances pour obtenir ce secours si nécessaire . J'ai enfin réussi, mal– gré les efforts des méchants et l 'esprit des ténèbres, et après avoir reçu les provisions nécessaires pour l'établis– sement canonique de cette pieuse confrérie, j'en ai fait la fondation le 12 avril 1818, à dix heures du matin. J'ai commencé par la lecture du Bref du Pape et de l 'approbation de Mgr Grimaldi, sous la juridiction duquel nous avons été, depuis la démission de l'évêque Solar, maintenant cardinal ; ensuite j'ai lu et expliqué les règles, et de suite les nouveaux confrères et consœurs ; après cette cérémonie, la messe solennelle fut chantée, suivie du ser-

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