BASA
car, son tempérament de lutteur, sa fierté naturelle, son intelligence raffinée, son arno ur des âmes, lui donnaient une plus forte sensation des épre~ves de l'Eglise. Par force, il devait réagir, et alors, ses moindres actes le signalaient aux sanctio~1s d'un pouvoir arbitraire. L'abbé Fenoil résume ainsi ses démêlés avec le pouvoir civil : « Ardent royaliste, il fut souvent inquiété, à l' époque des troubles révolutionnaires, et même recherché par le com– missaire qui gouvernait la Vallée!>. Toutes ces luttes et ces épreuves ont nécessairement exercé une inttuence sur ses forces physiques : Une première demande de démission n'aboutit pas à ce qu 'il désire. Le trois janv ier 1820, il écrit encore à son évêque une lettre, dont voici quelques passages : « J'ai cru enfin recourir à votre clémence pour sortir entièrement du ministère que je prévois toujours plus pénible, par les dé– réglements de la jeunesse et l'insouciance des pères, en vous envoyant ma démission, et j'étais bien content d 'aller me remettre au latin et me familiariser avec la théologie. Maintenant je suis enseveli dans les neiges, avec un rhume poitrinal qui me tracasse , il y a bientôt deux mois ; je ne sais si je ne succomberai pas cet hiver. J e m'abandonne à la Sainte Providence de Dieu, et puisque Dieu tout bon et tout juste, a arrêté mes démarches, que sa volonté s'ac– complisse. J e recours au moins à votre bonté paternelle pour un secours, su rtout en carême, car je ne pourrai pas suffire à huit cent communiants, sans compter 260 en– fants n. Dans cette longue lettre, il éprouve le besoin de dé– verser son cœur.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=