BASA

-- 92 - à cause des promontoires de neige qu'il y avait, ils y pas– sèrent l' octave de Noël. Guidés par les Marroniers (mar– ranes) on parvint à S. Rhémy dans la montagne même. Ils y :restèrent le jour et la nuit pressés et fermés comme aux portes de la mort. Le village était rempli d'une foule de pélerins. A l'église on recevait les saints mystères avec crainte et tremblement, comme pour se préparer à mourir. Tous cherchaient qui pourrait plus vite se confesser et, comme le curé local ne pouvait suffire tout seul, ceux d'en– tr' eux qui étaient prêtres, confessaient dans les divers an– glès de l'église. Enfin, les marronni ers s'essayent de nous faire gravir la montagne . Ces marronniers, la tête cou– verte d'un bonnet de feutre, les mains revêtues de gants de laine, les jambes armées de cothurnes avec des grap– peins de fer sous les pieds, à cause de la glace, ont entre les mains de longs bâtons pour sonder les chemins>>. Cette descrnption est de l'an rr30, et l'on dirait que le chroniqueur a v u un de ces hivers passés, en un jour de mauvais temps, partir les Soldats de la neige vers le S. Bernard. L'historien de S. Frond avoue que c'est grâce à la vaillance de ces hommes, si après de fatigues inouïes et des dangers sans fin on arriva à !'Hospice du Mont-Joux. Pendant longtemps le service d'accompagnement des voyageurs était un contrat entre ceux-ci et les Marron– niers., encore trop heureux de trouver de tels guides. Ce ne fut que bien plus tard que le S?uverain, par une Char– te, donna mission aux hommes de S. Rhémy d'accompa– gner les voyageurs, les déchargeant par contre du service militaire. La faveur accordée par le Prince , avait un triple but : I ° Faire tenir ouvert le sentier du Grand St-Bernard ; II 0 Assurer l'incolumité des voyage urs venant ou allant

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