BASA
- 106 - dain, s'ils expriment des pensées délicates, n 'ont rien de saillant au point de vue du souffle et de la verve poëtique. Le Chan. Pierre Duc a écrit en 1840 un petit poëme, publié dans la « Feuille d'Annonces >i ,. pour décrire l' ef– froyable cataclysme qui, le 29 et 30 octobre de la même année, avait emporté presque toute la bourgade de Verrès. Ce n'est pas, à vrai dire, une œuvre poëtique qui vaille grand' chose, c'est plutôt une prose rimée. Elle nous offre toutefois un tableau assez saisissant de la sombre terreur, de la consternation qui s'empara de cc malheureux pays pendant ces journées calamiteuses. Le patriarche des poëtes Valdôtains, notre chantre na– tional, si l'on peut s'xprimer ainsi, le Chef de notre char– mante pleïade du 19me siècle, c'est sans contredit le Cha– noine Clément Gérard, né à Cogne en r8ro et mort à Aoste le ler mars 1876. Comrne poëte et nrsificateur, il fut d'une fécondité qui tient du prodige. C'est même regret– table que son exubérante facilité de forger les vers ait trop souvent rogné les ailes à la véritable inspiration. Mais dans la Chanson, il est merveilleux ; prenez par ex. : << J'ai cru trouver loin de la Doire un séjour plus cher à mon cœur n, le chant du campagnard Valdôtain : (( Aoste, que ta Vallée est belle dans les jours sereins du printemps... >>, et l'écho de la Vallée d'Aoste : <( Sur les genoux de la belle Italie, Le ciel propice a voulu nous placer. .. >> , et la Chanson des vacances : (( L 'heure a sonné, volons vers la ter~e natale, Vers ces charmants vallons d 'où le parfum s'exhale ... >i, rien n'est plus vécu , rien n'est plus suavement senti, rien ne réveille autant la magie, la nos– talgie flottante de la patrie. Là, les vers coulent avec une allégresse spontanée et une dolente harmonie. Même sa langue figurée , qui dans ses chansons si pénétrantes parle du (( nectar cl e la patrie >> pour signifier les crus du pays ;
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