BASA
- 109 - - " La Maison de Valleise enri chit mon histoire . De mes nobles Seigneurs je garde la mémoire, Mais je garde encor plus celle des Empereurs Dont la gloire m' élève au fa'i:t e des honn eurs .. '" Si « La Vallée d'Aoste sur la scène )> est un ouvrage de labeur, certes, elle n 'est pas le chef-d'œuvre de notre poëte ; et si ses vers accusent une grande facilité à empri– sonner la pensée dans des alexandrins, ils n 'ont rien de bien pindarique . Là . il n'y a ni hardiesse de pensées, ni énergie d'expressions, ni richesse d' images, ni souffl e, mais c'est très intéressant que d'y entendre chaque pays raconter son histoire et ses gloires. Ce poëme daté de 1862, a été réédité à Paris en 1926. Gérard s'entend à merveille à faire vibrer la note du pays, à réveiller l 'amour de la terre na– tale, à chanter les magnificences du terroir : " Que j'aime, ô sol natal, tes fraîches promenades , L'Écho de tes forêts, le bruit de tes cascades, L e parfum de tes fl eurs, le cristal d e tes eaux ! Que j'aime t es chalets et les troupeaux sans nombre, Tes mélèzes prêtant la fraîcheur de leur ombre Au pâtre qui s'endort aux chants de tes oiseaux " · H.emarquez la beauté des deux derniers vers. Lisez aussi cette strophe " Aoste, que ta Vallée est belle, Aux jours sereins du printemps, Lorsque la voix de Philomèle Vient réveiller tes h a bita nts ! )). Quelle grâce enchanteresse dans ces accents si simples et pourtant si pénétrants ! L'art et la manière de Gérard nous rappellent souvent l'art de Le Franc de Pompignan, parfoisils ont toute l'intonation du lyrisme de Louis Ra– cine, souvent la fadeur harmonieuse des strophes de Jean
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