BASA
- 11 0 Baptiste Rousseau , mais notre poëte affectionne surtout les allégories, les circonlocutions de Delille. li a comme celui-ci ce style vague des descriptions, cette largeur et cette harmonie des sonnets, ces rimes plates, ces périphrases, ces strophes éclatantes, ce ton lyrique plutôt pastoral et élé– giaque avec ces invocations au goût du r8me siècle. Oh sans doute, que nous sommes loin de cette force, de cette sonorité puissante des mots, de ce nerf du bouillant Victor Hugo ! Mais dans Gérard, il y aura peut-être plus de sincérité . Dans les satires et les épigrammes, et surtout dans la Comédie si peu connue, en trois actes, « Le Prêtre contre l'Evangile n, qu'il a écrite contre Orsières, vous trouverez de la facilité, de l'acrimonie, de la clarté, ce qu' en un mot on appelle vers coulants, mais sans hardiesse de pensée, ni de poësie, ce sont des rimes plates avec des mots tou– jours décents. Dans son « Prêtre contre l'Evangile >J et dont les personnages Crammer, Cronwel, Polus, sont em– pruntés fictivement , mais à dessein , à l'Angleterre pour dé– signer des personnages valdôtains, il croque assez bien son adversaire. Il laissa à l'état de manuscrits des poësies lé– gères : << Le nez de Farinet n, « Mantellus >J ; des Chan– sons, Charades. En tout , il écrivit plus de cinquante mille vers. Autour de lui, gravitent comme des astres secondaires les deux frères Bochet, dont l'un - Ferdinand - a écrit des fables qui n 'étaient pas simplement d'arides théorèmes gnomiques mais des portraits vivants sur les travers de l'humanité, des récits dont le charme tient à la vie et à l'action des animaux , aux réfl exions malignes que le poëte glisse dans ses peintures, à quelques termes sémillants, caustiques qu'il jette avec une apparente nonchalance dans les méandres de ses vers. Sans avoir la fluiditf du style de
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