BASA
- 11 2 - pardonner le trot incerta in de son vieux P égase . P ar contre, il excellait dans la poësie latine. Le poète qui mérite le plus d' être mentionné ici c'est le Chan. Anselme Perret, mort à Aoste le 4 septembre i907, à l'âge de 38 ans seul ement . Son talent poëtique tranche nettement sur celui de son compatriote Gérard. Plus rien chez lui de cette abondance intarissable de vers et de rimes, plus rien de la facilité exubérante de poësies, mais une parcimoni e d 'œuvres, une incontentabilité de chacun de ses mots ,. de ses vers, une difficulté de travail, un effort poussé jusqu'au scrupul e. M. Perret sentait profondément la poësie : il voulait ses phrases, ses vers toujours sonores, harmonieux à l'oreille . Il suait sang et eau au choix des mots, au martelage des vers . Il s'acharnait sur sa métrique comme un forgeron sur son fer sans satisfaire à son gré son implacable désir d'har– monie. Il maugréait contre les substantifs rebelles, luttait, bisquait contre les adjectifs indociles. Il n'enregistre à son actif que 42 poësies, les unes fran– chement belles, les autres très médiocres, quelques-unes piteuses. Prenez celle du Bouquetin qui est l'une des meilleures : « Non loin de 11os glaciers sur les àpres sommets, Où notre Grivola s 'élance immac ulée, Vers l'immense ciel bleu qui rit sur la Vallée, Dans l'austère nature, où tout dort à jamais L'aigle poursuit son envolée.. . J>. Comme le lecteur demeure émerveillé en face de cet horizon grandiose, devant ce cadre imposant dans lequel va apparaître le roi de la montagne ! Gérard ne se serait pas attardé à étaler ainsi à nos yeux le féérie solennelle de nos Alpes : il aurait tout de suite mis en scène l'agile et
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=