BASA
-- f T 3 fier quadrupède sans s'occuper des spectacles qui l'entou– rent, tandis que Perret vise à impressionner tout de suite notre attention, à subjuguer d'avance notre imagination en mettant en relief l'apparat cle l'immense théâtre où va se dérouler le drame du Bouquetin qui ne nous apparaît que dans la deuxième strophe : « Un fier quadrupède s'avance, C'est lui !. .. je le connais à ces bonds gracieux, A son front encorné su r son bel œil vivace... )). C'est le grand mérite de notre poëte d'attirer le lecteur à l'obj et qu'il chante comme l'oiseau à un miroir. Ce pro– cédé est souvent le même chez lui. Ainsi, dans ses Fan– taisies Humoristiques avant que de nous représenter topi– quement le fameux roi des sans-culottes, l'ex pédagogue Peccagran, il s'attache à nous tracer le cadre où se déroule sa vie vagabonde et misérable. Ce cadre se restreint au pay– sage du nord de la Cité d 'Aoste , quand ce paysage est as– sombri par une de ces journées maussades, pommelées et frisquettes de fin d 'automne. A la troisième strophe, voici le protagoniste, Peccagran, dans la rue boueuse, en face du Refuge des pauvres : « L ent, solennel, bourru, chagrin comme un gros dogue, Quand la bise d'hiver sifflait dans ses lambeaux, Il n'avait de frissons pas plus que nos corbeaux Et les gars qui l'ont eu, dit-on, pour pédagogue, Ont dû trembler dans leurs sabots. Le fameux Peccagran, le roi des sans-culottes, 8 Qui donc ne le connaît ? Qui ne l'a vu cent fois ? Alors qu'il s'en venait grommelant et sournois Laissant flotter aux vents ses haillons tout en crotte, Frayeur de tout gentil bourgeois.
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