BASA

Moussieu ! vous grognait-il de sa voix caverneuse ; Et le voilà campé, requérant votre sou , Braquant sur votre nez ses yeux de vieux hibou , Pour vous dire qu'enfin sa bourse était bien creuse Et que la vôtre en avait prou... ». Vous avez là des détails rendus avec la plus énergique trivialité, vous avez là la vigueur d 'imagination , les mâles pensées, les vers presque gonflés de nerfs de V. Hugo. Les Élégies de M. Porret sont la partie la moins tra– vaillée de ses essais, comme a ussi ses sonnets de circons– tance. Dans cette trempe poëtique apparemment rude se cachait un trésor de fi ne délicatesse et de sensibilité ex– quise . C'est ce qu'on peut constater dans ces vers qu'il composa pour les faire réciter à ses élèves, les enfants de M. Je Comte d'Entrèves, à l'occasion de la fête de maman « Maman , ce tout petit poëte Qui vient sourire à ton grand cœur, Qui cherche à rimer pour ta fête, .ll t'aime bi en pour ta so ulir<.1.ucc-: Car , si tu pleures c'est pour nous , Quand tu le prends sur tes genoux Il aime t es mots d' espérance... ». C'était une pareille tendresse pour la tête de papa, de la petite sœur. On reconnaît facilement à quelle école à été discipliné l'art de notre poète . ((Ce n' est plus le genre mou, a très bien dit M. l' Abbé Petigat , ni le sans-gêne des auteurs fa– ciles, c'est la vigueur, c'est la force, le bronze de l'école parnassienne. Verlaine et surtout le Comte de Lisle ont passé un peu dans son âme 11. On remontre dans Perret des peintures YÎvantes, pres– que partout l' empreinte de cette sensibilité profonde sans

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