BASA

Üne des dernières grandes joies de ses vieux jours, ce fut la lecture de la << Vie et des œuvres de Cerlogne >J , si bien résumées dans la thèse de Sœur Pacifique. M·. Perrod a pu mourir content, car la Providence s'est complue à prolonger ses jours au point d'atteindre presque ses 90 ans, preuve évidente de la solidité de sa trempe de montagnard, de lui garder une épouse idéale avec laquelle il a vécu pendant 58 ans de mariage, partageant avec elle les joies et les sollicitudes et les deuils de famille . Aux siens M. Perrod a su transmettre comme un héri– tage sacré une formation supérieure qui leur a ouvert des portes assez en vue, sa belle trempe d'âme, ses sentiments d'honneur et de devoir jusqu'au sacrifice, jusqu'à l'hé– roïsme, sa modestie innée qui lui faisait éviter tout exibi– tionnisme, alliée à la dignité de toute sa vie, ses convic– tions profondes de catholique et de grand Valdôtain. Certes le Pays a 16; droit de compter sur l'exemple de fidélité qu'il donne en ce moment en maintenant vivantes ses attaches spirituelles avec l'Académie de St. Anselme, symbole du passé et garantie d'avenir. Le jour où l'on mettra la main à l' « Histoire des belles familles intellectuelles valdôtaines >>, certes, une des pre– mières qu'il faudra étudier sera celle des Perrod. Mais la Vallée ne devait pas retenir encore pour long– temps M. Perrod. Les nécessités de la vie l'obligèrent lui comme tant d'autres à chercher des postes dans l'adminis– tration. Il entre au Ministère des affaires étrangères : en 1858 il est appelé à régir le consulat sarde à Livorno, et au bout de quelque temps celui de Serajevo en Serbie, cl' où il ne devait plus revenir : en effet, il y a été assassiné par des bandes armées, dans des circonstances qui n'ont jamais pu être bien éclaircies, victime de son devoir.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=