BASA
- XXXIII -- Iss u d'une fam ille parmi les plus honorables et les plus fécondes de la Valgrisench e, aux solides trad itions reli– gieuses et patriotiques, M. Viérin eut une jeunesse pen– sive et studieuse et, dès l'âge de dix-sept ans, il a dû con– naître l' effroyable marée de la grande guerre. Les vagues de cet immense drame de douleurs et de sang l'ont modelé à la vertu de la rénonciation par excellence et lui ont ins– piré, en des heures de gloire, des pages d 'incomparable beauté et d'un lyrisme captivant. J eune et brillant officier, il a accompli des missions très délicates en Asie et en Albanie. L'Orient a exercé sur son imagination fertile et sur son esprit de perspicace obser– vateur un charme insoupçonné, mais, sur son tempérament chétif et déjà affaibli par les rudes épreuves du Piave et de l'Isonio, la vie de sacrifice et de labeur intense sur ces plages lointaines tracèrent un sillon ineffaçable et eurent, bien vite, une fort e emprise sur sa précieuse santé. Mûri à la Yie intérieure, M. Viérin continua de souffrir tout en aimant la douleur qui était devenue en lui, à tra– vers le baume de la foi , le prix d ' un don généreux. Le retour au foyer natal le trouva combattant encore, et parmi les plus dévoués, pour la défense et le prestige de la grande Patrie outragée par les dégradantes théories subversives. Ayant achevé, ùe la façon la plus élogieuse, ses études en d roit, il ne se soucia point , et par un sentiment de pro– fonde modesti e, de décrocher son doctorat, même en ayant déjà élaboré une vaste thèse qui mériterait, pour l'honneur de notre culture régionale, cl' être publiée . Tout en se vouant à l' étude et aux lettres, il embrassa la modeste carrière d'employé et, depuis une dizaine d'années, il recouvrait la
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