BASA

- XXXV - pide, toute humble, toute rayonnante. Ainsi il a su péné– trer, par ses accents de tendresse, dans l'intime secret des âmes en y frayant une route fleurie , en y fixant un rayon de soleil, de charme, d' espoir. Son âme serei ne a vibré dans toute l 'ampleur d ' une lumière toujours rejaillissante et, pu isant ses principes clans nne foi très profonde, il ;i su nourrir son être d'un idéal parfai( La singulière beauté incluse dans la forme de son lan– gage rythmé a conquis un domaine plein de fascination : ses vers corrects, ses rimes soignées, ses sentiments et ses suj ets choisis sont toujours dominés par l' adresse de la grâce. L'harmonie de son cœur égalait l'harmonie de sa pen– sée, clans un équilibre parfait. Dans sa vie humble, cachée, clans ses actions réfléchi es, dans son labeur in tense , il a su pratiquer, incessamment, la charité qui s'ignore. Et son sourire réflétait la grande sérénité de son cœur . La sou– plesse de son esprit pétillan t et ouvert, sa bonhomie pa– triarcale, sa mansuétude qui le portait a u contact le plus affable avec les humbl es comme auprès des personnalités les plus éminentes, le faisaient aimer de prime abord, pour toujours. Chez lui fut souveraine la fac ulté de sentîr et d e vi– brer : il s'extasiait à la beauté d'une fl eur ; il savait écouter et comprendre la voix mystérieuse d ' une fontaine limpid e comme la source de son âme . Et les qualités de son carac– tère si riche et si séduisant rivalisaient avec la grandeur de l'âme naïve et douce . Ses poèmes fleuris gardent le reflet de ses grands « yeux clairs qui savent >>.