BASA

Les mesures de défense prises dans la Vallée d'Aoste contre l'invasion des Vaudois en 1688 On connaît les conséquences de l'Édit contre les Vaudois du 31 janvier 1686. Il a été et c'est encore de mode de s'apitoyer sur le sort de ces malheureux, qui étaient pourtant un danger réel pour la tranquillité de l'État et de crier contre l'intolérance et le fanatisme de Louis XIV et de Victor Amédée II (') . Ce ne fut que vers la fin de 1689, que les Vaudois, guidés par Henri Arnaud , purent rentrer dans leurs vallées. Cette expédition; comme tous les faits qui se rapportent à ces religionnaires, a été démesurément exagérée. L'année précédente, les Barbets avaient déjà fait quelques tentatives et, avec l'aide des Bernois, ils menaçaient de rentrer en Piémont par la Vallée cl' Aoste. Dans notre pays, qui depuis long– temps n'avait pas connu l'invasoin étrangère, la panique fut générale et le mot de Barbet était un objet de terreur. On se figurait une armée de démons disposés au massacre et au pillage, et on racontait, en les grossissant, leurs exploits sanguinaires contre les troupes de Catinat. Les autorités et le Conseil des Commis partageaient la frayeur et les exagérations du peuple. Dans ses Recherches historiques sur le Valdigne (") le Prof. Benjamin Favre a consacré à ce fait quelques pages, mais n'ayant pas documenté son récit, nous pou– vions le croire exagéré, comme il l' est en effet par quelques détails.