BASA

-X- « Réflexions philosophiques sur les rapports de l'intelligence créée avec l'intelligence créatrice» méritait bien une petite analyse. L'au– teur ne s'y arrête pas à des considérations purement philosophiques, mais il s'étend aussi à des questio'ns théologiques, où il n'est pas en tous points irrépréhensible. Son système, par exemple, de con– ciliation entre la grâce et le libre arbitre est erroné; sa disserta– tion sur la primauté et l'infaillibilité du Pape vous laisse perplexe. On peut bien ranger parmi les oeuvres philosophique le · pam– phlet du même Auteur. Martin Brunod, contre le despotisme et le régime tyrannique de Napoléon, intitulé: «Le Napoléonisme ». Mais un ouvrage qui ne doit pas passer inaperçu à ceux qui cul– tivent avec quelque passion la philosophie, c'est: « Les ombres de Descartes», où le Père Laurent combat avec vigueur le Cartésianisme, système qui, pour atteindre la vérité, veut se défaire de toutes les opinions reçues, et reconstruire de nouveau et dès le fondement, tout le système · des co'nnaissances. D'après Descartes, il faut renoncer à l'école aristotélicie1nne, pour lui substituer la méthode issue des mathématiques. Il faut commencer par douter de tout pour arriver à la vérité. Le Père Laurent démontre victorieusement qu'en ins– taurant ainsi l'exercice de la raison individudle, et faisant litière de l'autorité, on ouvre la voie à la libre pensée, au subjectivisme. L'opération comporte plus de périls que d'avantages. Pour combattre l'éclectisme de Victor Cousin, le Père Laurent com- posa aussi «Kant et Jouffroy à Victor Cousin». · L'illustre Moine y fait ressortir l'inanité des théories de Kant, Jouffroy et Victor Cous.in, qui nient la valeur du témoignage hu– main et surtout de l'autorité surnaturelle, et vont jusqu'à fonder la science exclusivement sur les apparences subjectives. Un livre de poids c'est «L'homme individuel et social» .die l'av.t Jean Baptiste Gal; oeuvre profondément psychologique, qui traite ces g.randes questions, qui intéressent au plus haut point l'huma– nité: La nécessité de connaître l'homme; la manière de l'étudier; le caractère en général; les différents caractères; comparaison de l'homme et de la femme; science; bonheur; conditions du bonheur; la douleur et l'utilité de la douleur; passions, argent et rôle qu'i'l joue, famille, gouvernement, société, dignité, Religion, etc... La peinture qu'il nous trace de la guerre et de son long cortège de douleurs est saisissant. Il est visible que cet ouvrage de 400 pages se signale par la profondeur et le souci des détails à un égal degré que les grandes œuvres similaires de la France. Vauvenargues, Jouffroy, La RochefoucaUJ]d, La Bruyère n'auraient pas grand'_ cho.se à y ajouter ni à modifier. Un autre livre du même auteur «Dieu ou le revolver» fournit une arme puissante contre les principes les plus délétères de la

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