BASA
XII - subissait les humiliations sans jamais se plaindre, supportait avec la plus admirable équanimité les consœurs les plus acariâtres, dont }a noire jalousie la poursuivait souvent de ses traits acérés et cruels - (la vipère de l'envie se glisse bien aussi dans les Couvents) -, mais elle surabondait de joie au milieu de ses tribulations, comme au milieu de ses maladies. M.gr Boson nous apprend que son occupation favorite et pour laquelle elle montrait une exceptionnelle aptitude c'était le soin des malades. Le jardinage faisait aussi ses délices. Une épreuve des plus poignantes pour son cœur si tendre et Bi aimant ce fut le départ du Couvent d'Aoste pour le Monastère d'Annecy de la Supérieure, Mère de Lucinge. Elle en fut si doulou– reusement affectée qu'elle ne songea plus qu'à se faire admettre dans un autre Couvent. On lui assigna ceiui de Verceil. Mais, se ravisant, tout à coup, elle déplora son irréflexion, condamna sa défaillance, protesta «de mourir mille et mille fois. plutôt que de faire aucune démarche contraire à ses promesses et à ses vœux. A cet effet elle d1onna incessamment les ordres nécessaires, afin de con– gédier les carosses qui venaierut la prendre ». Maîtresse des novices en 1692; Supérieure en 1696, à la mort de Mère Busquet, Adelaide édifia le monastère par sa piété et ses :vertus plus uniques que rares. Le nouvel évêque d'Aoste Monsei– gneur Lambert chargé de sa direction spirituelle découvrit en cette noble et angélique fille « un cœur grand et généreux, rempli d'une grâce qui la portait au dessus des vertus médiocres, l'élevait au plus haut degré de perfection ». Les appâts d'établissements les plus pres– tigieux ne réussirent jamais à la détacher de La Visitation d'Aoste, qu'elle aimait d'un ineffable amour. Les travaux, les soucis opprimants de illa supériorité eurent cependant tôt fait de miner cette constitution qui n'était pas des plus robustes. Un crachement continuel de sang, u1ne toux sifilante, obstinée, des crises nerveuses firent pressentir sa fin prochaine. Pendant sa maladie, Mère Adé– laide, ravie en extase, s'élevait à des considératfons qui enflam– maient d'enthousiasme ses Religieuses. Elle s'éteignit doucement du sommeil des anges le 9 Avril 1701, à la 39.me année de son âge, et à la 23.me de sa profession. M.gr Boson nous donnera peut être connaissance d.e quelques unes des lettres de cette Mère Visitandine, lesquelles, sans être des chefs d'~uvre littéraires, nous révèleront la beauté de cette âme si pé– trie d'amour divin. I'...' Abbé DU<rand, lui, poursuit son a•nalyse des œuvres philiOl– sophiques Valdôtaines. Il en est cette fois à «L'excellence de la prwve ~. livre paru en 1896 et composé de 455 pages, olù l' Abbé
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