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à la Maison de Savoie, et ils avaient mis tout en œuvre pour se sous– traire à sa domination. Une insurrection qu'ils avaient déclanchée contre nos Princes déjà depuis le 13 Mai 147·5, avec la connivence des Ligues, et la victoire remportée sur les troupes Savoyardes, à la bataille de la Plantà, avaient abouti à la perte du Vallais pour notre Souverain. Quoi de plus naturel que celui-ci eût incessam– ment cherché dans la .suite une occasion propice pour reconquérir le territoire perdu et aussi que, de leur côté, les Vallaisans n'aspi– rassent rien tant qu'à déjouer ses tentives et à sauvegarder leur indépendance. La tension déjà très grande entre les deux peuples voisins, devint plus menaçante et plus périlleuse que jamais lorsque !'Empereur Maximilien, ù'Allemagne concéda au Duc Philibe·rt de Savoie l'avouerie de l'Evêché de Sion, où siégeait un prélat bouil– lant, belliqueux, partisan acharné de }l'indépendance vallaisanne. Ce prélat, Schinner, exaspéré die ce fait, indigné aussi de ce que le Duc de Savoie s'était allié avec les Cantons Suisses de langue française, notamment avec Fribourg, Soleure et Berne, n'épargna au– cune industrie pour s'assurer l'alliance des Cantons de Switz. Uri et Unter-Walden. La guerre allait éclater furieuse. Le Duc Charles le Bon, dans ces critiques conjonctures, avait déjà concentré dix mrne hommes à Evian, des troupes assez fortes sur le Grand S.t Bernard, et dans les divers châteaux de la Vallée d'Aoste. La guerre fut heureusement évitée parce que de part et d'autre on avait eu le bon sens de parlementer à temps et lieu. La Diète de Bâle en 1506 mit fin aux hostilités. Le Duc de Savoie Charles cèdera plus tard aux Vallaisans tous les pâturages ·et châlets que la Vallée d'Aoste possédait sur leur territoire, et même aussi lie Chablais en 1586. Ce document, transmis par M.r l'Abbé Jean Jaccod, nous donne non seulement connaissance des dépenses faites par Charles le Bon pour suborner les Canton1s de Fribourg, Soleure et Berne, et pour équiper les troupes, mais aussi des noms des Valdôtains qui ont contribué à ces frais. Ces noms du commencement du 16.e siècle étaient français, et à très peu d'exceptions près, ils n'existent plus aujourd'hui. M.r Jean Jacood fait de l'excellente besogne en puisant ces ren– seignements des Siècles passés. On sait avec quelle patience de bé– nédictin. quelle inlassable activité et aussi quelle inteHigence, il fouille, en dépit des multiples occupatiüns de son ministère, dans les Archives d'Etat de Turin, et y déchiffre et transcrit les docu– ments concernant la Maison de Savoie et la Vallée d'Aoste. La pos– térité lui saura gré de ce labeur si précieux. Ces menus faits de l'histoire, ces détails, ces particularitès, qui sont du ressort de la chronique loca}\e, nous révèlent, des aspects in~

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