BASA

- XXVI - Aymon. Il lui succéda, sous la tutèle de ses parents: le Comte Louis de Savoie Seigneur de Vaud, et Amédée Comte de Ge,.. nève, assistés d'un Conseil de Régence. Conjoinctement avec les Grands Seigneurs, faisaient partie de ce Conseil l'Evêque d'Aosle, Mgr. Nicolas III Bersatori et ]e Chanoine Pierre de Cha:llarnt, conseigneur de Montjovet. La minorité du Comte Vert s'éooula dans une paix relative, et sous les meilleurs auspices: les tuteurs surent développe1r ein lui les bons germes des vertus, que ses parents avaiient déposés dans son âme. Sa jeunesse fut entourée de mille soins spirituels, octroyés pair l'abbé Thomas, son Chapelain de Cour, et par le re– ligieux Guichard son Directeur. Cette foi, aux racines profondes, produisit une fleur exquise. En effet, la piété du Comte Vert fut comme un suave parfum qui se répandit sur toute son existence. Il avait, en plus, comme tout le moyen âge, une: dévotion particulière à la Passion du Christ. Le vendredi était pour lui un jour de deuil intime. En l'honneur des souffrances de la Sainte Victime du Calvaire, tout jeune encore, il fit le voeu per– pétuel de jeuner tous les Vendredis et les Samedis, et de s'~bste­ nir en plus de la viande et du poisson, tous les Mercredis. A l'occasion de la Semaine. Sainte, des potage·s de raves e11de fèves, des portions de riz, du pain et du froma.ge composaient tout le menu de sa table. Cela d'après les comptes particuliers con– ce·rnant les achats. A l'âge de 25 ans, se trouvant dans une extrême difficulté, à cause de· sa vie trop mouvementée, d'accomplir ce voeu, il en obtient du Pape Clément V la commutation en vertu de la– quelle, il récitera tout les jours susdits 10 Pater el 10 Ave, et donnera une fois par mois un dîner à 20 pauvres et leur pro· cuœra chaque année, à la fête de La Toussaint, des habit.s neufs. Depuis l'âge de 19 ans le Jeudi Saint, ordinadrement à la C.on – sol·ata il lavait les pieds à 12 pauvres: car il voyait en eux les membre.s souffrants de Jésus-Christ. Il les secourait, en outre, avec grande généro:sité et délicatesse admirable. Dans ses vo– yage:s fréquents, à Chambéry, Bourget, Ripaille et Rivoles, les miséreux venaient par centaines se recommander à lui: il aimait à causer paternelle.ment, en patois, avec eux, et à les soulager. Aux jours d.es fêtes les aumônes étaient pI'us abon– dantes. Il assistait tous les jours à la Sainte Messe avec ferveur. Pern,. dant ses guerres fréquentes, il aimait à s'agenouiller tous les matins devant l'autel de Cam:p. Allait-il comba'ttre? c'était sous les auspices de la Religion.