BASA

tendent sur le seuil insoupçonné de ce charmant foyer qui a connu tant de joie et de bonheur: la belle et confortable maison de Place Charles-Albert doit être mise en vente et le revenu ne suffit même pas à couvrir entièrement les dettes. Ce drame cuisant est accepté avec une dignité silencieuse: l'honneur suffit à remplacer le bien-être et les commodités habituelles. Bien des privations, dans le ménage devenu parmi les plus modestes, marqu ent ce pénible déclin de fortune. Il ne reste, peu à peu, de cette grande ri– chesse que la ferme de Pléod, avec ses merveill euses tonnelles fleuri es et s es artistiques salles, désormais silencieuses et mornes, à garder. à l'heure de l'a– bandon et de la ruine, l'écho des beaux jours disparus ... C'est à cette époque sombre et angoissante que la charmante demoiselle Célie, dans le plein épanouisse– ment de la jeunesse, s'impose le plus dur sacrifice : se détacher de la famille presque dans la misère, s 'é– loigner des douces affections pour tâcher de répa rer le bien perdu. Et Elle abandonne les belles robes de soie, les bijoux et laisse le foyer qui ne lui appar– ti ent déjà plus, sa maison natale, les personnes et les choses t endrement aimées, pour s e rendre, simple insti– tutrice, à 20 lires par mois, dans un collège à Carma– gnola. Puis, encore, elle remplit la même charge, très considérée et aimée, auprès de diverses familles nobles à Gênes, à Legnano, à Livourne et ailleurs, en Tos– cane. Elle coud désormai s ses robes très simples mais elle semble néanmoins une p etite fée dans sa grâce princière. Elle ne connaît aucun amusement et aucun repos, et prépare, avec une volonté qui ne connaît pas d'entraves, ses examens de langue français~. Non par orgueil, mais par amour à l'étude et par nécessité, par vocation et pour améliorer sa position sociale et celle des siens. Elle veut devenir professeur, ga– gner dava ntage et tâcher de racheter, surtout pour s es vieux parents, la maison qui garde le secret d-:.1 bonheur enfui.

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