BASA
franche pour la Vallée d'Aoste. Personne ne doit ignorer que du XI.me au XVIII.me siècle, nos ancêtres ont tou– jours joui d'une très large autonomie administrative et po– litique et, que notre langue maternelle a toujours été la française, parce qu'elle s'est constituée sur notre sol. Notre Vallée, véritable Etat intramontain, était fière de ses franchises, en vertu des quelles les Comtes de Sa– voie ne pouvaient prélever des impôts sur notre population sans le consentement des représentants du Clergé, de la noblesse et du peuple. Elle avait son gouvernement com– posé des Etats généraux et du Conseil des Commis, un bailli et un vibailli pour le gouvernement général de la Vallée, sa Trésorerie spéciale, son Hôtel des monnaies, ses fabriques d'armes et de poudre, sa petite armée comman– dée par trois colonels. Elle avait surtout sa législation à elle, son code civil et pénal appelé Coûtumier, publié en 1588. Les Royales Constitutions publiées en 1770 par Char– les Emmanuel III, supprimèrent toutes nos franchises, hor– mis la langue et décrètèrent l'impôt obligatoire, bien dispro– portionné aux produits de notre sol. Plus tard, le Domaine osa s'emparer de nos eaux que nos ancêtres avaient, au déclin de la Féodalité, achetées au prix de l'or. Rien de plus juste que les Valdôtains en ré· clament maintenant non seulement l'usage, mais la pro– priété ; rien de plus juste aussi que les impôts fonciers de bâtiment, que les impôts directs soient concertés entre l'Etat et la Région et partagés d'une manière équitable et que le Conseil Régional administre les deniers publics et crée des lois spéciales pour le pays. Quant à la langue per– sonne ne doit en contester les droits de cité. *** M. l' Avt. Page nous démontre apodictiquement que l'édifice de nos plus légitimes revendications régionales repose tout entier sur l'intangibité de notre patrimoine lin– guistique, patrimoine qui touche à la nature même de no– tre pays, au caractère absolument tout particulier de notre
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