BASA
ACADÉMIE S . ANSELME t 25 * * * Mais j'ai hâte d'arriver à la partie de l'œuvre de De Tillier encore ig norée du grand public. Je veux parler de ses lettres. Car c'est là, effectivement, que nous retrouvons le De Tilier intime. Dans une lettre, on s'abandonne, on se relâche, il n'y a pas l'orgueil de ({ créer)) une œuvre, mais simplement le besoin d'exprimer les sen timents du cœur, des choses communes, des faits de tous les jours. Et pour le véritable amateur de la petite histoire, je ne sais rien de plus passionnant. Il m'a été donné de parcourir un paquet de lettres originales de De Tillier, s'échelonnant entre I 7 20 et I 7 40. C'est un très beau papier à la feuille. La graphie est fort lisible, claire, droite, sans heurts, à l'image même du grand homme qui la traça. Les unes sont adressées à son fils Monsieur de la Tour Sarriod, les autres à sa fille. D'autres encore sont des lettres d'affaire. Il s'y trouve même - si vous me permettez cette incidente - un curieux billet daté de Lyon, I 7 2 5, d'un certain Laie, dont je ne puis m'empêcher de citer un extrait. Le voici: « Monsieur « (De Tillier), Votre billet quo!que foudroyant m'a « fait trembler, mais il ne m'a fait désespérer, un « cœur aussi' bon que le vôtre m'a ranimé. J'ai été « témoin plusieurs fois de la facilité avec laquelle ({ vous oubliâtes les mécontentements de ceux qui vous « eurent offensé, j'espère, etc ... )) . Le voilà bien dé– peint en peu de mots le bon De Tillier.
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