BASA
126 ACADË:MIE S. ANSI<:L:ME Ses lettres dénotent une activité inlassable. Il s'occupe de tout: procès, viabilité, affaires de famille, jardinage. Il n'écrit pas moins de trois lettres consé– cutives pour indiquer à son fils comment il faut s'y prendre pour planter quatre arbres. Et quelle bonté souriante! Le 30 août r 7 32, ayant eu une supplique refusée, il s'en console aisément avec son fils, ajoutant: «je ne me fâche que de la perte de votre vin muscat « à qui on faisélit la cour et qui a été si mal employé». D'ailleurs, ce vin muscat semble jouer un grand rôle dans sa correspondance. Il y revient souvent soit pour conseiller d'en céder quelques caisses « afin de mieux appuyer ·sa requête», soit pour en demander pour ses besoins personnels. Ce devait être un fameux cru et un fameux ambassadeur! Tout au long de ses lettres on sent le désir, si vif chez lui, de rendre service, de se dévouer. Ce ne sont que suppliques, recommandations. Et comme il aime sa famille! Quelle crainte il a de la voir déchoir. C'est un continuel réseau de sollicitude qu'il tisse autour d'elle. II alterne les conseils avec les reproches, ne rougissant pas, lui, Secrétaire des Etats du Duché, de s'abaisser jusqu'aux détails matériels les plus infi– mes, comme de conseiller Monsieur son fils sur la qualité d'une chandelle. Et ce qui fait le charme prenant de cette lecture, c'est cette nobl;:>sse de style, cette majesté, allais-je dire, cette rectitude en tout, qui dénotent bien l'homme de cœur. * * * Il ne faudrait pas croire que chez De Tillier il n'y a que le politique, l'homme de lettres ou l'historien.
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