BASA
ACADÉMIE S . ANSELME 23 les Chanoux, c'est·à-dire qu'il fut alpiniste, félibre, même poète à ses heures, historien, cartographe. Comme eux, il n'a eu d'autre passion que de faire connaître la Vallée. Quand il fut nommé curé de Valpelline, les cimes environnantes a\!ec leurs couronnes de glaces scintillantes au soleil, n'avaient pas encore été foulées par des pieds d'homme. Henry escalade ces sommets, tantôt seul, tantôt accompagné de ses amis, les abbés Bonin, Perruchon, en– suite Mgr Duc, les abbés Bovet, Anselmet, etc. ; au bout de quel– ques années, il consigne dans des brochures le récit, la descrip– tion de ces ascensions ; ces brochures portent pour titre: « Val– pelline et sa Vallée » ; « La Messe au Mont-Blanc » ; « L'Aipinisme et le Clergé Valdôtain » ; «La Société des guides de Courmayeur » . Bientôt il sera connu de tous les alpinistes. Bien entendu l'alpinisme lui inspirera l'amour des fleurs; alors . il s'adonnera à l'étude de cette science si attrayante de la botanique, ce qui lui vaudra la Présidence de la « Flore Valdôtaine ». Le jardin bo– tanique du Petit-St-Bernard - la Chanousia - est en partie son amvre. Ses diverses excursions lui inspireront l'idée de faire des études toponymiques et de consigner dans un opuscule les vieux noms de nos localités et de nos monts al!ec leur étymologie. Il aimait tout particulièrement ce patois pittoresque qui vibre sur les lèl!res des paysans madrés. Il gardait dans l'oreille la note de cette gaîté saine et robuste qui poursuivait les fous solennels et les fantoches grotesques, et toutes les années le « Messager Val– dôtain » était émaillé de ses contes égrillards, croustillants, qui étaient la source du bon rire. La prose de M. Henry était très simple, d'une simplicité qui évite toute rhétorique et se contente même d'expressions imparfaites plutôt que de tomber dans le · gongorisme ; cependant, disons-nous, son souci d'être plat ou plutôt populaire, était parfois trop accen– tué. Mais on ne constate pas ce défaut dans son « Histoire populaire de la Vallée d'Aoste » ; ouvrage qui contient tout ce qui est essentiel de connaître sur notre passé. M. Deffeyes nous dit que « ce curé de montagne était un esprit unil!ersel et, dans sa bonhomie, il était l'expression vivante
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