BASA
ACADÉM!E S. ANSELME 59 lié à un acte des sens qui lui fournit une matière à élaborer, sans cependant que cet acte de l'esprit se confonde avec la sensation et qu'il s'y absorbe. L'es– prit vient au monde absolument vide, semblable à une table rase, et tout ce qui y entrera, devra pas– ser par le canal des sens. Voilà la véritable origine de nos idées. L'esprit sans doute n'est pas purement passif par rapport à la sensation, à l'image, puisque son idée possède des caractères irréduisibles à cause de l'image ; il y a donc en lui une activité chargée d'élaborer les sensations pour en tirer les représen– tations abstraites et générales. L'image montre les objets et l'esprit découvre leurs rapports ; il conçoit d'abord, et d'une manière bien vague, que cé sont des choses; il acquiert ainsi l'idée d ' être, puis il perçoit qu'ils sont identiques ou différents entr'eux, agréables ou désagréables, et il s'élève aux idées du · bon et du mauvais ; enfin il détermine leurs rapports à l'existence, leur degré d'être, ou si lon veut leur perfection plus ou ~oins élevée, en un mot, il se · met à rechercher leur essence, qu'il exprime par une définition, à découvrir leur constitution et leurs lois. Tout cela est contenu dans · l'objet des sens, mais le sens ne l'y voit pas, l'esprit doit agir pour l'en dégager et l'éclairer. ... M. Ramello s'inscrit en faux contre . les princi– pa~es données de ce système. D'après lui, l'idée qu'il définit ainsi: « Ce qui représente à l'esprit l'essence des choses » représente aussi cette essence de la chose sans regarder si elle existe ou non. « Mais les idées, ajoute-t-il, ayant quelque chose de réel pour
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