BASA

ACADÊM~E S. ANSELME 75 avec un regard à part, sans autre souci que l'art. Je me limiterai à ces seules œuvres qui sont les plus naturell es, même pas les poésies patrioti– ques, car, comme Gérard, comme Bérard, Cerlogne a bataillé en vers pour notre français, pour notre caractère. Laissons même les œuvres relig ieuses, les traductions, qui sont surtout des exercices de style, du travail réfl exe , tellement qu'on a pu se demander en France, à propos de l'abbé Louis Cardonnel, s'il n'était pas poète, seulement dans la proportion où il n'était pas prêtre. Qu 'on me permette de m'attarder à ces poèmes de son cru , nés de la jonction de son esprit et de la vie valdôtaine, et ce sont, j'aime à le répéter, La Marenda a T sesalet, la magnifique Bataille dz' vatse a Vertosan, L e-s-ou et le dove comére, auxquell es il faut ajouter les troi s Pastorales, car la Noël c'est encore du naturel , de la vie réelle. Or je me demande de suite: où faut-il classer Cerlog ne? A qui le comparerons-nous? Quel est son genre? Avant tout, c'est certain, il n 'a pas suivi une école, il n'a pas imité. Il a été original , il a été lui-même. C'est Bérard qui lui a suggéré La Ma renda a Tsesalet, c'est le chan . Bich qui lui a demandé de composer une poésie sur les disputes des femmes, dont nous parlerons tout à l'heure , ce sont peut-ê tre des amis qui l'ont _aigL1illé sur la Bataille di vatse, mais la composition est bien de lui, la façon, le modelage , la form e unique et primesautière, l'originalité. Et ceµendant ce sont des sujets réputés ordinaires et guère propices à l'inspi– ration. C 'est de la vie courante, du terre à terre,

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