BASA
82 ACAD~MIE S. ANSELME et une des plus importantes, peut-être trop impor– tante au dire des mystiques. J'aurais voulu vous parler aussi de la traduction du livre de Tobie : remarquez, à ce sujet, la diffé– rence des caractères de Cerlogne e t de Gérard. Ce– lui-ci a choisi aussi pour exercices littéraires des poè– mes inspirés, mais plus élevés ; Job et !'Imitation de Jésus-Christ et aussi la Christiade. Ce sont des ou– vrages de pensée qui s'élèvent au dessus du maté– riel et où s'agitent les graves problèmes de la vie, de la souffrance, de la perfection surnaturelle. Gérard est spiritualiste. Cerlogne au contraire choisit pour lui le récit de Tobie, qui n'est qu'un récit, un récit moral certes, mais rien qu'un fait divers, un épisode où se rencontrent des péripéties et des préoccupa– tions de la vie courante. Cerlogne, vous le voyez, est un positiviste, il cherche du naturel, on dirait parfois qu'il ignore le surnaturel, et là dessus ne soyons pas plus rigoristes que le chan. Bérard et ses contemporains , qui ne lui ont fait aucune remarque. Et avant de finir si vous me le permettez en– core, je voudrais vous dire quelques mots d'une au– tre pièce de Cerlogne, mais en la comparant, cette fois, à un des grands auteurs français, un des plus grands, à Molière. Je veux parler de la poésie Le-s-ou et le dove comére, poésie composée en 1887 et qui est un vrai bijou. Vous savez que c'est l'his– toire de deux commères, de deux amies de village qui se rencontrent à la fontaine, qui commencent à se dire des amabilités, puis à l'occasion d'un œuf qui n'a pas été retrouvé, s'injurient. Au premier
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