BASA
6 ACADÉMIE S. ANSEL:Y!E tunnel du Mont Blanc, mais le gouvernement italien se contentait de nous tenir le bec dans l'eau. Du reste, c'était la même chose pour la voie ferrée. Toujours les Valdôtains ont vécu de mirobo– lantes promesses et de leurre. Toujours Turin nous a été hostile. A ussi tombe·t on des nues quand on voit des Valdôtains s insur· ger contre nos aspirations autonomistes. Plus tard, les trois Collèges électoraux furent réduits à deux: Aoste et Verrès. Nous avons assisté à des luttes particulièrement acharnées entre le parti Farinet et le parti Compans. le premier ne visait qu'au progrès de la Vallée, le 2.me c'était la statolatrie niveleuse et centralisatrice. En 1919, les Collèges devinrent plurinominaux avec la repré– sentation proportionnelle. Chacun des 508 Collèges n'eut plus la faculté d'élire un député, mais les Collèges furent divisés par Provinces. On vit surg ir à cette époque, le Parti populaire italien qui eut plus de 100 Députés au Parlement. les partis foisonnè– rent jusqu'à atteindre en 1923 le nombre de 9. On fit encore des élections en 1921 et en 1923, sous le ré– gime compressif du fascisme, mais elles ne furent qu'une ironie, les électeurs étant devenus des automates dénués de volonté et de libre arbitre, filant sous les menaces de l'huile de ricin et sous les caresses du manganello. Enfin il n'y eut plus qu'une liste officielle et la votation, nous dit Mgr Stevenin, consista à dire : «oui ou non :. . L'omnipotent Mussolini finit par supprimer tout système électoral et se mit dès lors à tailler en plein drap. A qui la faute de cet état de chose ? Au parlementarisme inepte, flottant à tout vent, souvent bêtement anticlérical, qui nous avait rég i jusqu'alors, et incapable de faire face aux situations p!ls trop al– l~chantes d'après guerre. la dictature du fascisme ne fut que la conséquence de l'impéritie du libéralisme et des excès de la déma– gogie. En 1946, on en vint à une extrémité opposée. On voulut faire participer à tous les citoyens, sans distinction d'instruits ou d'analphabets, par le moyen du vote, à la conduite des affaires publiques. Vouloir ou non, la foule doit avoir des notions de la chose
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