BASA

II6 ACADfMIE S. ANSELM:È Elle servait aussi, lorsque cela ne portait pas préjudice à l'irrigation, à -alimenter la petite indus– trie locale, dans ses manifestations les plus variées. Ce sont encore les chartes anciennes qm nous le révèlent. Ainsi, dans l'acte de fondation du ru Bourgeois (année 1327), nous lisons: « Item quod dicti facto – res rivi possint in aqua dicti rivi et supra dictutn rivum construere molendinus, battitorum.. .. quod hoc non fiat nostrz' prejudicio vel alterius cuiusque », « les dits constructeurs du ru peuvent édifier, près de l'eau et le long du dit ru, des moulins et des bat– toirs, pourvu que cela ne soit d'aucun préjudice pour nous, ni pour quelconque autre personne ». Nous lisons des déclarations analogues dans l'acte d'inféodation du ru de Romeran (année 1436): ~ Tam ad prata, vineas, terras riganda, quam mo– lendz'na, rez"ssias et battitoria et altera arti/icia vol– venda (acquam concedimus) > ; « nous concédons l'eau soit pour arroser les prés, les vignes, les terres, soit pour activer les moulins, les scieries, 1es battoirs· et autres industries >. Ces quelques phrases, écrites en un latin, qui est déjà proche parent du français, sont un soupi– rail, par où nous pouvons contempler nos ancêtres non seulement absorbés à arroser leurs prés et leurs champs, mais aussi occupés dans une quantité d'au– tres travaux, auxquels était cependant toujours néces– saire l'énergie contenue dans les flots de cette eau limpide, qui, en chantant ses gais refrains, descend de nos montagnes couronnées de neiges éternelles.

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