BASA

122 ACADÉMIE S. ANSELME Celle de De Tillier se base essentiellement sur trois points : l) la teneur de l'acte stipulé en l 19 1 entre le comte Tho– mas et les Valdôtains; 2) le fait qu'aucun seigneur valdôtain n'a jamais, avant cette date , reçu des inféodations de la part des princes de Savoie ; 3) le fait que même après n91, le pouvoir temporel en Vallée d'Aoste a continué, pendant assez longtemps, à être par– tagé entre les comtes de Savoie et d'autres seigneurs de chez nous. Les arguments dével oppés par De Tillier en faveur de sa thèse sont probants. Je les résume, en y ajoutant quelques au– tres données que j 1 ai relevées soit dans des chartes que notre grand historien a employées, soit dans d'autres documents et au– teurs que j'ai pu consulter et examiner et qui ne sont pas ce– pendant mentionnés dans l' Historique . * * * La « Charte des fran chises » (1191) est ainsi conçue: « Ego Thomas Maurianensis Comes .. .. trado civitatem Augustae cum su– burbiis libert~ti .... • (Moi Thomas comte de Maurienne je rends à la liberté la ville d'Aoste avec ses faubourgs) . - Après avoir énu– méré le genre des franchises dont il est question, il continue : « hoc antem.... sub juramento observare /irmiter p romitto » (je promets fermement d'observer tout cela sous la foi du serment) et ~ pro flac autem libertate » (en échange de cette liberté [les valdôtains]) « promittunt fidelitatem comiti se facturas et observa– turos » (ils promettent fidélité au comte). PREMIER ARGUMENT: L'expression « trado libertati » signifie : « je rends à la liberté » . Tous les vocabulaires et glos– saires du latin moyennageux, que j'ai consultés, donnent du mot « tradere » la signification suivante : « rendre, restituer, rétablir dans ..•. , etc. ». Mgr Duc lui-même, tout en se rangeant contre De Tillier par rapport à la question qui nous occupe, donne de « trado libertati » cette traduction : « Je rends à la liberté » (Voyez: Mgr Duc, XIIme bulletin de l'Académie de St. Anselme, page 164, et Histoire de l'Eglise d'Aoste, tome n, page 96). Or, il est de toute évidence que le mot « rendre » signifie : redonner à quelqu'un quelque chose qu'il possédait jadis. Dans

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=