BASA

ACADÉMIE S. ANSELME 123 notre cas, il s'agissait de redonner aux Valdôtains cette liberté qu'ils possédaient naguère et que les petits seigneurs du pays leur avaient injustement ravie. Le comte de Savoie ~'engageait précisément à employer sa puissance pour les rétablir dans la possession de leurs droits et de leur liberté, en les prenant, à partir de l'an r 19 T, sous sa protection. Donc, avant cette date, les Valdôtains n' étai ent pas sous le protectorat du prince de Savoie, moins encore sous sa suzeraineté. Ils étaient à l'égard de ce prince indépendants, si bien qu'ils se comportent, vis-à-vis de lui , d'égal à égal. . En effet le prince, en échange « pro hac autem liber/ale » (Mgr Duc traduit : « en retour de cette charte de liberté » ce qui équivaut à la formule « en échange ») exige de la part des valdôtains le serment de fidélité. Ceux-ci sont disposés à prêter ce serment, mais à un e con– dition; ils exigent que le comte leur assure sa protection, lui aussi, « sous la foi du serment ». On le voit: il s'agit d'un véritable contrat bilatéral, dans le– quel les valdôtains sont placés, par rapport au prince, sur un plan d'égalité et de liberté. Il apparaît ainsi clairement que jus– qu'alors ils n'étaient pas ses sujets. J e répondrai tout à l'heure aux objections soulevées contre cette thèse. DEUXIÈME ARGUMENT: Avant l'an l 19 1, les seigneurs valdôtains n 'ont reçu aucune inféodati on des princes de Savoie. C'est ce que De Tillier, documents à la main, démon tre, avec force détails. Au terme de sa disquisition il écrit : « Les inféoda– ti ons et ennoblissements qu'obtenaient, avant la déd iction, soit les vassaux feudataires soit les simples nobles, partaien t de l' em– pire » , non pas des princes de Savoie. Bien plus, même après l'an l 19 1 « plusieurs seigneurs justi– cie rs parmi les plus apparents (je cite toujours De Tillier) recon– naissaient tenir leurs juridicti on et seigneuries en fief de l 'em pire~ . C'est ce que pro uvent, entre autre, les actes de reconnaissance faits en faveur de H enri VI par les seigneurs d ' Avi se, le 2 des nones d 'octobre 1195 et Je 2 des ides de juin l2II. Les sei– geurs de Valleise, à leur tour, recevaient encore l'investiture de leurs fiefs en Vallée d'Aoste non pas des princes de Savoie, mais d'Henri VII, en 121 l, en 1309 (on peut lire le texte de ces deux

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