BASA
ACAD~MIE S. ANSELMÈ Duc, « se clôt par la liste des nobles valdôtains, qui, au . ~om bre imposant de quarante-trois, eux-mêmes seigneurs, reconnais– sent (l'évêque) comme leur seigneur temporel » (page 9). N'oublions pas que tout cela se vérifiait encore en 1305, c'est-à-dire un siècle après la stipulation de la charte de 1191. D'autant plus ce pouvoir temporel existait-il, avant cette date. Mgr Duc le reconnaît loyalement : « Tout ce déploiement de ju– ridictio.n - écrit-il - était, on ne peut en douter, les vestiges, les restes de l'ancienne domination temporelle, que l'évêque. exer– çait dans la cité et le bourg, sous les rois de Bourgogne Tran– jurane » (op. cit. p. rn). Et c'est toujours Mgr Duc qui, à l'appui de documents au– thentiques, admet qu'à partir des temps d'Humbert aux blanches mains « la juridiction (temporelle) de l'évêché d'Aoste et celle du comte (de Savoie) coexistèrent pendant quelques siècles, s'en– trelaçant, s'enchevêtrant et parfois se heurtant l'une l'autre » (Histoire de l'Eglise d'Aoste, tome 1, page 288). D'autres documentd prouvent l'indépendance de l'évêque d'Aoste dans sa juridiction temporelle. 1) Des lettres apostoliques du Pape Eugène III, en date du 15 janvier II52, confirment les droits temporels de l'évêque contre les atteintes spoliatrices des princes de Savoie. (Voyez : Hist. Pair. Monum. Cil. 11, 278 ; Mgr Duc: Histoire de l'Eglise d'Aoste, tome II, pages 6 et 8; Esquisses !zist., page 50). 2) Le Pape Célestin III, en l 193, confirme à son tour, par lettres apostoliques, les possessions et les droits que Valbert, évêque d'Aoste, avait recouvrés du comte de Savoie. Ce document est d'autant plus significatif, qu'il est postérieur à l'an 1191 et, détail intéressant, le comte Thomas n'y est< pas dénommé Augustensis Cornes, mais exclusivement « nobilis vir lllaurianensis Cornes » . On dirait que le Pape ne veuille pas trop en souligner la qualité de comte d'Aoste, préférant l'appeler sim– plement « comte de Maurienne », pour ne pas léser en aucune façon les prérogatives de l'évêque, qui, jusqu'à quelques années avant, était lui aussi investi d'une autorité temporelle, à Aoste, égale à celle du comte de Savoie. L'évêque n'était pas le seul seigneur valdôtain à posséder une autorité indépendante de celle des princes de Savoie, avant l 191.
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