BASA
ACADÉMIE s. ANSELM!t Je citerai, maintenant, d ' autres passages dans lesquels il dé– clare nettement le contraire. On peut résumer en trois points les obj ecti ons et difficultés soulevées contre la thèse de De Tillier : 1) les Savoie étaient d É'jà suzerains de la Vallée d'Aoste avant l'an 1191, parce qu'ils étaient comtes d'Aoste; 2) des documents; découverts après la mort de De Tillier, prouvent cette suzeraineté ; 3) la « Charte des franchises » de l'an 1191 ne fut autre chose qu'une concession de franchises telles qu'en jouissaient d ' autres villes de Savoie et d'Italie. Les Savoie étaient comtes d'Aoste avant I I9I ; cel a est vrai : une charte du rn32 dit expressément que Humbert aux Blanches Mains était comte dans cette Ville (voyez Mgr Boson : Les Pfus anciennes chartes d 'Humbert aux Blanc/tes Mains et la Vallée d'Aoste, extrait du XXl/Irne Bulletin de l 'Ar:adémie de Saint Anselme). Mais demandons-nous ce qu'étaient les comtes jusqu'au douzième siècle. De Tillier nous apprend qu'ils étaient ·de simples gouver– neurs ou préfets. C'est ce que le commentateur anonyme de De Tillier (édi– tior. 1888) admet. Mgr Duc, à son tour, écrit: « Suivant le docte Muratori, Charlemagne, désirant simplifier le gouvernement de la chose publique dans son vaste empire, le divisa en comtés, et, à la tête de chacune de ces provinces, il plaça un gouverneur avec le titre de comte (XI/me Bulletin de l'Académie St. Anselme, p. 15). Or, ces gouverneurs, ces préfets étaient, en ces temps-là, nombreux en Vallée d'Aoste. C'est Mgr Duc lui même qui nous l'ensei gne. A la page 28 1 de son Histoire de l'Eglise d'Aoste, tome 1, a près avoir fait re– marquer qu'au Xlme sièc le « la décentrali sation était parfaite » et que de nombreux seigneurs existaient en Vallée d'Aos te, l'émi– nent auteur continue : « L'évêque, il est vrai, était supérieur à ces seigneurs dans la hiérarchie du pouvoir temporel. Mais c'est sur– tout dans la cité que l' évêque déployait sa supériorité; hors de là, il partageait le territoire avec une foule de gentilhommes qui, par des voies légitimes ou illégitimes, étaient parvenus à se tail-
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