BASA
ÀtADtMIE s. ANSELME Ier un fief dans la Vallée » . Et un peu plus loin il ajoute: « Telle est, croyons-nous, l'origine des seigneuries de Challant, de Bard, de Montjovet, d' Avise, etc. ». Le prince de Savoie était donc comte, à Aoste, oui, mais il était simplement un des seigneurs, des gouverneurs ou gentilhom· mes, dont parle Mgr Duc. Il n'était pas suzerain de la Vallée. Il était " unus inter tantos et pares », voilà tout. On peut même admettre qu'il fût plus puissant que la plu– part des autres seigneurs valdôtains, mais non pas suzerain du pays. Il suffit de songer à l'autorité indépendante de l'évêque, pour ne plus avoir des doutes à ce propos. J'ai démontré cette vérité . Je ne reviens pas sur ce que j'ai dit, mais je ne peux omettre la citation suivante : " Dans le désarroi de cette époque, la force solide, puissamment assise par les âges, était le pouvoir spirituel et moral de l'épiscopat; le cadre régional, non ébranlé et défini dans ses limites, était le diocèse. La dynastie (de Savoie) ne pouvait que soumettre ses ambitions naissantes à ces réalités » (François Grange: Mémoires de l'Académie des sciences, belles– lettres et arts de Savoie, cinquième série, tome VII, page 88, an– née .1931). Eugène Burnier est encore plus explicite: « An milieu de la confusion politique et judiciaire du moyen âge, les succes– seurs d'Humbert aux blanches mains sont les premiers d'entre les seigneurs, mais ils ne les gouvernent pas • (Mémoires de l' Aca– démie Imp . des sciences et belles-lettres de Savoie, seconde série, tome VI, page 33). Ceci était vrai pour tous les pays où les comtes de Savoie • possédaient ·des biens » ; il était d'autant plus vrai pour la Vallée d'Aoste, où les évêques n'avaient pas seulement un « pou– voir spirituel et moral », mais aussi un pouvoir temporel et civil et où les comtes susdits avaient une puissance de beaucoup in– férieure à celle dont ils jouissaient dans les contrées de la Savoie. « Et pourtant, insistent les sou/meurs de la thèse opposée, des documents découverts, en ces derniers temps, prouvent la suze– raineté des comtes de Savoie en Vallée d'Aoste, pendant le XIme et le XIIme siècles • . Quels sont ces documents? La charte de w32, que je viens de citer. Mais ainsi que je l'ai fait observer, cette charte prouve simplement que les princes de Savoie étaient comtes dans la Vallée d'Aoste, non pas ses su- 10 • Aoadémi•
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=