BASA

ÀCADtMIE S. ANSÈLMË zerains. En d'autres termes, il possédaient des fiefs en Vallée d'Aoste, comme tant d' autres seigneurs en possédaient aussi. Or, la possession de fiefs ne doit pas être confondue avec la suzerai– neté. A ce propos, un passage d'un ancien chroniqueur cité par Mochet dans son Profil historia! (XVIIme siècle) n'est pas sans intérêt. Le voici: « Humbertus Mauriennae cornes (en 1033) plu– rima feuda apud Salassos possidebat » . Le prince de Savoie pos– sédait donc, d'après cet auteur, plusieurs fiefs dans la Vallée d'Aoste; et voilà tout. Il n'en était nullement le suzerain. Autres documents: 1) Une lettre de sauvegarde octroyée, entre 1150 et 1179, à l'église de St-Ours par Humbert III, qui promet « de protéger l'église de St-Ours, ses chanoines et ses biens » . 2) En 1132 Humbert III fit cession à l'évêque Arnulphe de la moitié d'une mine d'argent existant à Cogne. 3) En 1173 le même comte investissait Jean Plantagenet des droits du vicomté d'Aoste. Quoiqu'on en ait dit, aucun de ces documents ne p1 ouve que les princes de Savoie étaient suzerains de la Vallée d ' Aoste. Et je le démontre. 1) La concession de lettres de sauvegarde à une Congré– gation n'est certainement pas un acte de suzeraineté proprement dite. En effet, le Pape Hon orius IV, par Bulle du 11 juin 1286, prend sous sa sauvegarde la Prévôté du Grand-St-Bernard (voyez F. G. Frutaz : Recueil de chartes valdôtaines du Xllime siècle, page 42); de· même le Pape Alexandre III, en 1176, prend sous sa protection l'église d'Aoste (Cartulaire de !'Evêché d'Aoste, p . 150); en 1198 le marquis du Monferrat prend sous sa protection le couvent de Verrès (voyez: XIIme Bulletin de l 'Académie de St. · Anselme, page 188); le Pape Eugène III, en 1152, prend sous sa protection les biens de l'église d'Aoste . ( XIIme de Bulletin l'Académie de St. Anselme, page 50); en 1146 le même Pape prend sous sa protection la Collégale de St-Ours (ibi, page 35). Or il est de toute évidence que tant les Papes, que je viens de nommer, que le marquis du Monferrat n'étaient pas suzerains de la Vallée d'Aoste. Ils ont pourtant donné des lettres de sauve– garde aux congrégations et aux églises de cette contrée. C' est que ces sauvegardes n'impliquaient nullement la qualité de suzerain dans la personne qui les concédait .

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=